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L’anorgasmie et les exercices de Kegel

En thérapie clinique, plusieurs clients consultent pour des troubles sexuels qui nuisent à leur vie de couple. Contrairement aux décennies passées, une attention particulière est attribuée à la sexualité. Auparavant, le plaisir de la femme était envoyé aux oubliettes et le but ultime de la vie sexuelle se résumait à la procréation. La libéralisation sexuelle, l’arrivée du féminisme et la diminution des croyances en la religion sont tous des points qui ont fait que les femmes se sont peu à peu attardées à la découverte du plaisir sexuel. Jamais auparavant nous n’aurions parlé de dysfonctions et d’éducation sexuelles. Même encore aujourd’hui, ce sont des sujets tabous dont il ne faut pas parler trop fort. Pourtant, bien des femmes réalisent certaines problématiques au niveau de leur sexualité.

L’anorgasmie, c’est-à-dire la difficulté à atteindre un orgasme, est le problème féminin le plus fréquent. Plus on en discute, plus les femmes n’ayant jamais vécu ce plaisir recherchent des méthodes pour y arriver. Il n’y a pas de recettes miracles, mais des techniques peuvent être mises en application pour faciliter la connaissance de son corps. Afin d’aider la femme, les programmes d’interventions comportementaux se penchent sur l’application des exercices pubococcygiens. Le muscle pubococcygien est la partie recouverte par les poils pubiens qui entoure l’entrée du vagin et qui s’étend jusqu’au coccyx.

Au départ, Kegel avait mis en place ce programme afin de traiter l’incontinence urinaire. Le but premier était de développer et de renforcer les muscles du plancher pelvien en aidant à retenir l’urine. En 1952, Kegel a soulevé l’idée que ces muscles avaient aussi un lien au niveau de la sexualité et étaient un élément de causalité des difficultés des femmes dans l’atteinte de l’orgasme. Lorsque le tonus de ces muscles augmente, les sensations de plaisir sexuel accroissent aussi à leur tour. Plusieurs chercheurs ont expliqué que ces exercices pouvaient permettre une meilleure lubrification vaginale et que le muscle pubococcygien était l’élément moteur lors d’une réponse orgasmique. Lorsque l’orgasme fait son apparition, le muscle se contracte de lui-même.

La durée de la pratique de ces exercices varie d’une femme à l’autre, mais règle générale, les résultats sont remarqués après 8 semaines. Si vous y consacrez environ 40 minutes par jour, réparties en 3 parties de 10 ou 15 minutes, ceci vous aidera à vivre des relations sexuelles avec orgasme.

Voici quelques petits exercices à exécuter dans votre intimité :

  • Une des pratiques se fait lorsque vous allez uriner. Placez-vous confortablement, les jambes écartées. Lorsque vous commencez à uriner, arrêtez soudainement, puis, continuez à uriner par la suite. Recommencez jusqu’au moment où il n’y aura plus de liquide. Le muscle qui entre en action pendant ces instants est le muscle pubococcygien.
  • Vous pouvez aussi essayer de pousser votre muscle vers le bas, comme lorsque vous allez à la selle, mais en vous centrant sur votre vagin. Cette poussée peut être maintenue pendant 3 secondes et puis relâchez. Ceci peut être pratiqué une dizaine de fois.
  • Imaginez que vous avez un tampon et que vous l’aspirez à l’intérieur de votre corps.
  • Insérez un doigt dans votre vagin et contractez les muscles dont vous avez réalisé l’existence dans les étapes précédentes. Vous devriez sentir un serrement autour du doigt.

Ces quelques exercices peuvent ne rapporter aucun résultat au début mais avec de la patience et de la persévérance, les résultats pourront être positifs. Lorsque vous serez habile, vous pourrez contrôler vos muscles pour vous exciter sexuellement lors de vos relations sexuelles avec pénétration. Évidemment, pour atteindre des orgasmes, il ne suffit pas de savoir contrôler ses muscles pubococcygiens. Une combinaison de plusieurs apprentissages permettra sans doute de faire la découverte de nouveaux plaisirs. Vous pouvez ajouter à votre bagages d’habiletés, une éducation sexuelle, une bonne communication conjugale et une meilleure gestion du stress. De plus, n’ayez pas peur de vous documenter. La sexualité est une sphère souvent négligée, et pourtant elle amène de nombreuses sources de conflits au sein du couple. Une des choses à ne pas oublier, c’est de ne pas vous mettre une pression sur les épaules et de vous laissez aller avec votre partenaire.

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